lundi 9 novembre 2009

#003

Chapitre Deuxième : Dankur, cité des cités, où tout commença et où tout a toujours commencé

Dankur, cité des cités, capitale du monde. La ville la plus vaste, la plus riche, et la plus magique de tout Magmäar, et même, dit-on, du Monde entier. Tout particulièrement, elle est célèbre pour ses grandes Guildes de Mages, et ses grandes Guildes de plein d'autres choses d'ailleurs. La seule ville qui puisse rivaliser avec elle sur tout le territoire magmäarien est sans conteste Sto'Tiel. Même si Dankur est officiellement la capitale politique où siège le gouverneur, il est admis que la grande cité de Sto'Tiel a une grande influence sur toutes les décisions politiques du pays.

Notre histoire commence à Dankur. La ville a toujours été plus ou moins bruyante, cela est du au nombre important de personnes qui la peuple. Les dankriens vivent généralement le jour, mais une grande part de la population se lève quand le soleil se couche. La ville est donc toujours en activité.
Mais aujourd'hui, il y avait une foule anormalement louche devant l'Arche d'Azreth, ce grand monument qui, selon la légende, aurait accueillit le grand héros d'il y a cinq cent quatre vingt dix huit ans. Cette foule anormalement louche était composée d'une masse de gens regroupés autour d'un homme grand, très grand. A vrai dire, il dépassait la plupart des bâtiment et arrivait à peu près à la moitié de la taille de l'Arche. Moitié de huit, donc quatre. Logiquement.
La raison de cet inhabituel attroupement inhabituel provenait justement de cet homme immense -aussi fringué d'une façon des plus étranges. En effet, il devait être en train de faire subir sa colère à... quelqu'un, car nombres d'éclats de voix s'élevaient à sa hauteur. Très haut, d'ailleurs. Seulement, la personne contre qui il s'énervait était difficile à cerner. Peut-être à cause de ses pauvres cent quarante et quatre centimètres ? Quoi qu'il en soit, c'était un lutin. Pouvait en témoigner ses élégantes oreilles en pointe vers le bas.
Si vous n'aviez pas raté le début de l'engueulade, vous auriez eut droit à ça :
"Han ! Je le savais bien qu'on était perdus ! Ca fait trois fois qu'on repasse sous cette arche !" aurait gueulé le lutin.
"Mais non enfin... Et tais-toi un peu, tout le monde te regarde." aurait répondu l'homme d'une voix calme et posée. On pouvait supposer qu'il chuchotait, car s'il avait crié, il en aurait fait trembler les murs. Or, ce n'était pas le cas.
"Comment ça ? C'est toi qu'on regarde, bougre d'andouille !" aurait renchéri le lutin.
"Oui, mais tu attires encore plus l'attention sur moi avec tes jérémiades." aurait ajouté le géant.
"QUOI ? Ca va être ma faute maintenant ?"
"Je te rappelle qu'on était sensés rester discret !" aurait ajouté le gigantisime en haussant légèrement le ton.
"C'est toi qui parle d'être discret ? HA HA ! Et tu comptes te cacher comment avec tes quatre mètres môôôsieur ?"
"Je comptais justement sur ton silence !" aurait-il ajouté avant de s'arrêter net devant l'Arche d'Azreth.
L'homme fixa le lutin... ou du moins, fixa quelque chose en direction du bas, à peu près dans la direction du lutin, puis, tout à fait naturellement, se mit à faire craquer ses doigts un à un.
Ecoutez... vous aussi vous les entendez ces craquements qui résonnent dans le quartier touristique de Dankur ? Personne ne peut ne pas les entendre. Sauf un sourd, peut-être, et encore...
L'homme, qui soit dit en passant s'appelait G'hor Feor Dor'de Batang, s'accroupit, provoquant un large mouvement de foule qui évitait par tous les moyens de ne pas se faire écraser par une fesse géante, et attrapa le lutin à deux doigts par le col. Coincé entre le pouce et l'index, le lutin, qui s'appelait par ailleurs Yusil Bsol-Ilon de Moarana de Silsina de Korpot de Bylisp de Aapie, se débattait comme il le pouvait pour échapper à l'étreinte de G'hor. Surtout qu'il était en train de déformer sa chemise, et que ça, non mais oh, il n'allait pas lui pardonner.
Après une rageuse bataille entre un lutin et une main de géant, Yusil se retrouva K.O. après s'être pris une petite baffe toute gentille.
A la suite de tout ça, le gigantisime grimpa sur la pointe des pieds, et dans un effort surhumain, réussit à hisser le lutin au sommet de l'Arche d'Azreth.

Un peu plus loin dans Dankur, dans le quartier des Tours, un peu plus à l'est et au sud de la scène précédente, rencontrons la jeune Jhoana Fort. Elle gambadait joyeusement dans les ruelles sombres, évitant soigneusement de marcher des les immondes flaques d'eau croupie qui stagnait là depuis... hum... longtemps... très longtemps... trop longtemps, même. Ceci dit, Jhoana, elle, se contre-foutait de l'âge des flaques d'eau et continuait son chemin, évitant avec une chance si peu commune que c'en était hallucinant tous les divers pièges et autres attaques nocturnes -certes, il faisait jour, mais le quartier des Tours était toujours sombres, à cause, justement, des hautes tours- visant sa personne pour la dépouiller de ses biens, et si nécessaire, de sa vie.
Quelques mètres plus loin, retrouvant la lumière rayonante du jour dans le quartier des Joalliers, Jhoana décida d'aller faire un tour un peu plus à l'ouest et au nord de Dankur. Elle connaissait un fameux restaurant où ils servaient un excellent paté d'alligator.

Le grand G'hor avait finit par jeter l'éponge. Elle était bien trop petite, et toute mouillée de toute façon, et ça ne lui servait en vérité à rien. Adossé à l'Arche d'Azreth, il se désespérait à trouver une solution pour faire descendre cet empoté de Yusil. C'est qu'il avait le vertige le bougre, et qu'il n'arrivait pas à l'attraper pour le faire descendre. Et bien sûr, il ne voulait pas sauter. Face à un tel conflit, G'hor allait faire ce qu'il savait le mieux faire : attendre. Oui, car les géants ont une patience phénoménale en vérité. Enfin, c'est ce qu'on raconte.
Passait par là, comme de par hasard, la jeune Jhoana, qui gambadait joyeusement sous l'Arche, et qui s'arrêta net en aperçevant ce gigantisime homme. Tout porte à croire qu'elle était véritablement et définitivement interloquée par une telle carure. G'hor ne la vit même pas. Il n'allait pas faire attention à tous les passants qui s'arrêtaient pour le mirer. Cependant, son regard fut attiré par une étrange bestiole qui passait sous l'Arche d'Azreth. Un mouton. Il ne chercha pas à comprendre. Dankur était LA cité de la magie, alors bon, les choses étranges devaient courrir les rues. Mais il fallait dire que ce mouton était une sorte de sauveur. Sans ce mouton salavateur, G'hor n'aurait sans doute pas aperçu ces gardes qui courraient, courraient, courraient... vers lui, sans aucun doute. Ni une, ni deux, ni même trois d'ailleurs, il se redressa, fauchant au passage la jeune fille qui l'observait. Il se dressa sur la pointe des pieds et tenta d'atteindr ele haut de l'Arche.
"Yuyu ! Yuyu !"
"M'appelle pas COMME CA !"
"Yusil ! Je crois que la garde rapplique !"
"Comme ça "tu crois" ? T'es même pas sûr ?"
"Ben, je sais pas, mais faudrait peut-être se bouger l'cul au cas où."
"Pas faux pas faux mais bon moi je saute pas !"
"Bon, alors, Yuyu, c'est simple..."
"Ne m'appelle pas comme ça !"
"Ou tu descends, ou je te descends, compris ?"
"Ouais ouais... bon... tend ta main..."
Le gigantisime s'éxécuta, avant de se rappeler qu'il avait encore beaucoup de chose à vivre. Il leva sa main le plus haut possible pour permettre au lutin de se glisser dessus. Ce qui ne fut pas chose aisée. Mais un petit coup de pouce de G'hor aida Yusil à descendre plus vite que prévu.
Il arriva sans encombre sur le sol, enfin, peut-être un peu étourdi, mais il tenait debout. C'est à ce moment là que la garde s'est retrouvée bloquée par toute une troupe de moutons. Un des hommes pointa le lutin en gueulant quelque chose que l'on aurait pu traduire par "LE VOILAAAA !" s'il les moutons ne bêlaient pas trop fort. Ni une, ni deux, ni trois et ni même quatre, G'hor s'empara de Yusil et partit à travers la ville à grandes, immenses enjambées, tentant par moults efforts de n'écraser personne au passage. Il traversa Dankur en quelques minutes à peine, alors qu'il faut au moins une heure pour une personne normale, et en courant.

C'est n'est qu'une fois sorti de la ville, et trois kilomètres plus loin que G'hor se rendit compte que la jeune Jhoana s'était accrochée à son pantalon.

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